Auguste

Publié le par Louise

Auguste est né à Rome (le 23 Septembre -63)sous le nom de Caius Octavius, le même nom que son père Gaius Octavius.
Son père appartenait à une famille de l'ordre équestre importante mais peu connue ; il fut gouverneur de la province de Macédoine jusqu'à sa mort en 59 av. J.
Sa mère, Atia, est la nièce de Jules César. En 46 av. J.-C., celui-ci, sans descendance légitime, adopte son petit-neveu par testament. Selon l'usage romain en cas d'adoption, Octave est désormais appelé Caius Julius Cæsar Octavianus(Octavien).
Après l'assassinat de son père adoptif le 15 mars - 44, il vient à Rome réclamer l'héritage de ce dernier. Cicéron lui apporte son soutien contre l'ancien lieutenant de César, Marc Antoine. Ayant levé une armée, Octave bat d'abord Antoine à Modène. Mais en dépit de l'avis de Cicéron, prêt à assumer le consulat avec Octave comme collègue, le Sénat refusa au jeune homme l'accès à la haute magistrature, au motif de son âge. Frustré dans ses ambitions, Octave change de camp, et conclut un accord pour le partage du pouvoir avec Marc Antoine et Lépide au sein du second triumvirat.
Les Triumvirs s'emparent alors de Rome et décrètent la proscription de tous leurs adversaires, dont Cicéron, mis à mort par les sbires d'Antoine. Plusieurs centaines de chevaliers et de sénateurs périssent, notamment ceux qui ont eu part de près ou de loin à l'opposition à César et au meurtre de ce dernier.

En - 42, à la bataille de Philippes en Grèce, Octave et Antoine écrasent Brutus et Cassius, âmes de la conjuration anticésarienne de - 44.
Les Triumvirs se partagent ensuite le monde romain : Antoine reçoit l'Orient, Octave l'Occident, Lépide l'Afrique.

En - 38, afin de livrer la guerre à l'Égypte, il reçoit le titre d'imperator, c'est-à-dire de chef militaire de toutes les armées. Il le gardera ensuite toute sa vie.

Après avoir vaincu Marc Antoine à la bataille navale d'Actium en 31 av. J.-C., il devient seul détenteur du pouvoir.

En 28 av. J.-C., le sénat lui confère le titre de Princeps Senatus, « le premier du sénat », ce qui signifie qu'il est le premier à prendre la parole devant l'assemblée, et l'année suivante, il lui donne même le titre d’Augustus, qui signifie « sacré ». Nous sommes en 27 av. J.-C. et Octavien devient alors le premier empereur romain.








Octavien devient Auguste

Ce titre est assez particulier. Conformément à la tradition romaine, il s'agit d'un surnom qu'on rajouta aux prénoms d'Auguste, tout comme on ajoutait au nom d'un général vainqueur un surnom formé sur le nom du peuple vaincu. Il était décerné au général si le territoire de Rome avait été accru par la victoire. Le terme Augustus est à forte connotation religieuse. Avant d'être décerné à Octave, il n'était employé comme adjectif qu'à l'égard d'un dieu. Il signifie élevé, consacré. Par ce titre, on considère donc qu'Octave est celui qui augmente perpétuellement l’ager publicus.



Passée à la postérité sous le nom de « Siècle d’Auguste », cette période faste de la littérature romaine est marquée par les noms des poètes Virgile, Horace, Ovide Tibulle, Properce ou encore de l'historien Tite-Live. Tous ces auteurs doivent beaucoup à la protection du fidèle conseiller d'Auguste : Mécène, un nom propre devenu nom commun.
Introduits auprès du Prince par l'intermédiaire de Mécène, tous ces auteurs furent des amis personnels du maître de Rome. Ils chantèrent sans réserves la gloire de sa personne et de sa famille, prirent parti pour lui contre Antoine. Ils soutinrent aussi sa politique traditionaliste visant à restaurer les cultes romains anciens, l'agriculture, les « mœurs des ancêtres » (mos majorum) aux dépens des séductions de l'orientalisme et de la libéralisation des mœurs, incarnées jadis par Antoine. Telles sont du moins les apparences.
Si Auguste pardonna à Tite-Live, qu'il traitait affectueusement de « pompéien », ses sympathies pour le régime républicain des anciens temps, il exila brusquement Ovide de Rome pour le restant de ses jours, en l'an 8. Diverses hypothèses ont été émises pour expliquer cette relégation, la dernière en date étant qu'Ovide aurait été puni pour avoir voulu révéler l'implication de l'empereur dans la mort de Virgile.


Auguste règne de 27 av. J.-C. à 14 ap. J.-C. Il meurt à 76 ans, et laisse son trône à Tibère qui est son fils adoptif de sa troisième femme.



La société au temps d'Auguste


Depuis 167 av. J.-C., il n’y avait plus eu d’impôt. Les grands domaines de l’État et le fruit des conquêtes suffisaient. Mais les innovations futures allaient coûter beaucoup plus cher.

Plusieurs ressources supplémentaires vinrent dès lors alimenter les caisses de l’État:


  • Le tributum: impôt versé par les provinces. On tentait de diminuer la puissance qu’avaient acquis les grands domaines de l’État (les “societates verctigalium”) qui constituaient des groupes de pressions à l’égard des autorités.


  • Le doublement du tributdes “Tres Galliae”.

Puis, en 6 apr. J.-C., après la remise en ordre fiscale faite grâce aux recensements et à l’amélioration du système, Auguste fut obligé de créer de nouveaux impôts, les ressources traditionnelles ne suffisant plus.

  • La “vicesima beneditatium et legatorum”, à savoir le vingtième sur les successions et les legs (à partir d’une certaine somme!).


  • La “centesima rerum venalium”: le centième sur les ventes. Il fut porté, dès 7 ap. J.-C. au vingt-cinquième sur les ventes d’esclaves (vicesima quinta venalium manipiorium).

Ces deux nouveaux impôts, surtout le premier, eurent un rendement très important.Les revenus traditionnels des provinces sénatoriales et de l’Italie revenait au vieil “aerarium”, c’est-à-dire le trésor.
L’empereur avait ses propres revenus: “tributum” et “vectigalia” des provinces impériales, certains “vectigalia” des provinces sénatoriales et les revenus de ses immenses propriétés. Il disposait également de biens confisqués, en particulier à ses adversaires de l’époque des guerres civiles. En fait, l’empereur se trouvait être plus riche que le Sénat, auquel il dut souvent apporter une aide financière. Peut-être les revenus de l’empereur étaient-ils versé dans une caisse unique - le “fiscus” - ou avait-il des “fisci” provinciaux? Toutes les finances du Sénat étaient dirigées par des préteurs tirés au sort et celles de l’empereur par des procurateurs impériaux.

Rome était devenue la plus grande agglomération du monde antique. Ses faubourgs (les “continentia”) débordaient largement au-delà de la vieille muraille servienne. Sa population devait être de l’ordre du million d’habitants.
Les esclaves mis à part, elle comptait une très forte majorité de citoyens et des pérégrins (étrangers au rang de dignité bien inférieur aux romains, citoyens). Les citoyens eux-mêmes étaient toutefois d’origines très variées.
La société civique romaine n’avait jamais été égalitaire et ne dut jamais le devenir. Les différences y étaient plus marquées par la dignité (”dignitas”) que par la fortune.
Cependant, deux dangers menaçaient la société civique: le trop grand nombre des affranchissements et la dépopulation. L’affranchi devenait citoyen romain sous réserve de quelques restrictions qui ne frappaient pas ses enfants.
A la fin de la République, cette mode des affranchissements devint inquiétante car il y avait des esclaves nés en Italie: la plupart avaient été importés alors qu’ils étaient adultes et avaient apportés avec eux une mentalité étrangère. De plus, cette mode avait pris une extension importante chez les riches car ils accordaient une plus grande importance au nombre qu’à la qualité. C’était surtout vrai pour les affranchis par testament, car les affranchis devaient participer aux obsèques de leur patron dont leur nombre soulignait l’importance. En 2 av. J.-C., une loi “Fuglia Caninia” apporta des limites aux affranchissements testamentaires. Ceux-ci qui ne purent plus porter sur plus de cent individus.

Plus grave que les affranchissements, la dépopulation inquiétait les autorités. Trop de citoyens ne se mariaient pas ou se mariaient tard, trop d’entre eux n’avaient pas d’enfants. Dans les hautes classes, le divorce, cause de dénatalité, était pratiqué facilement. Bien entendu, à cela s’ajoutait une mortalité infantile considérable. Toues les catégories sociales étaient touchées, mais les effets désastreux étaient particulièrement visibles chez les sénateurs et chez les chevaliers.

Dés le début de son règne, Auguste voulut réagir. Une politique nataliste fut engagée, mais sans réel succès. Malgré les oppositions, Auguste fit enfin, en 18 av. J.-C. une “Lex Julia de manitandis ordinibus” et une “Lex Julia de adulteriis”, complétées, en 9 ap. J.C, par une “Lex Papia Poppaea”: l’adultère des femmes devint un crime; les sénateurs pères de famille seraient avantagés dans leur carrière; les célibataires et hommes mariés sans enfant se voyaient imposés des restrictions à leurs droits d’héritage; puis, le mariage avec des affranchies serait autorisé, sauf aux sénateurs. Il est impossible de dire quelle fut l’efficacité de ces mesures.

Rome subissait également un certain nombre de problèmes urbains. La vie dans cette ville était attrayante, mais difficile. Elle était chère, les régions voisines et même la péninsule italienne dans son ensemble, ne pouvaient assurer un approvisionnement convenable en blé, base essentielle de la nourriture. L’approvisionnement en eau devenait lui-même insuffisant. En outre, les incendies et les débordements du Tibre causaient beaucoup de dégâts. Auguste dut s’en occuper, souvent sous la pression des nécessités et même à la suite de manifestations populaires.

Du point de vue architectural, la ville de Rome s’embellissait à mesure que les années passaient. On avait pris l’habitude de faire appel aux architectes hellénistiques, chez qui, d’ailleurs, les artistes italiens étaient formés. Les architectes romains commençaient même à maîtriser des techniques que le monde hellénistique n’avait guère connues.
On faisait venir des belles pierres de très loin pour bâtir édifices et monuments. Les richesses importées des pays formant le pourtour de la Méditerranée accroissaient la beauté et le luxe des monuments romains. Auguste alla même jusqu’à faire venir des obélisques égyptiens. C. Cestius, lui, voulut un tombeau en forme de pyramide…
Élever un temple aux divinités auxquelles ils avaient attribué leur victoire avait été une vieille coutume des généraux romains que Pompée, puis César, avaient fait tourner à leur propre glorification en construisant de grandioses ensembles monumentaux.

Octave reprit cette tradition en faisant commencer sur le Palatin un temple d’Apollon (achevé en 2Cool, si bien qu’on le considéra comme un ex-voto d’Actium. Celui de “Mars Vltor” (Mars vengeur de César) ne fut terminé qu’en 2 av. J.-C. (sa construction avait été très lente): il s’élevait au centre d’un nouveau forum, le Forum d’Auguste. Ce dernier fit beaucoup construire mais n’attacha son nom qu’à ce forum. Au Champ-de-Mars, L. Cornelius Balbus éleva un théâtre et Statilius Taurus un amphithéâtre qui portèrent leur nom. Il en fut de même pour les thermes qu’Agrippa construisit dans cette région (les premiers thermes monumentaux de Rome) ainsi que pour le nouveau port qu’il jeta sur le Tibre. Au Champ-de-Mars encore, Agrippa fit construire un temple auquel il donna le nom singulier de Panthéon, c’est-à-dire le temple de tous les dieux, mais les divinités qui y étaient adorées n’étaient que Mars, Vénus et le divin Jules.

Malgré la modestie apparente d’Auguste, c’est sa gloire que proclamaient toutes ces constructions.
Dès son édilité de 33 av. J.-C., Agrippa fit effectuer beaucoup de travaux de rénovations et de constructions à Rome. Il s’occupa ardemment des aqueducs (”Aqua Julia”, “Aqua Virgo”). Agrippa avait créé une équipe d’esclaves spécialisés dans l’entretien des aqueducs qui devinrent esclaves publics après sa mort.
L’approvisionnement en blé - l’”annone” - qui avait toujours été un gros souci dans les cités méditerranéennes, l’était plus encore pour Rome depuis sa croissance. L’évolution de l’agriculture italienne avait obligé la cité à utiliser surtout des grains venus d’outre-mer. L’épineuse administration du blé était gérée par une commission sénatoriale, nommée pour apaiser les crises dues aux manques d’approvisionnement. Mais ce système de commissions annuelles avait montré ses faiblesses. Aussi Auguste établit-il, entre 8 et 14, un préfet impérial permanent, recruté parmi les chevaliers: le “Praefectus annonae” qui eut pour mission de trouver les grains, d’assurer leur acheminement et probablement de les stocker.


Un autre problème, plus redoutable que les inondations, les incendies, sévissaient dans tous les quartiers. La République avait été incapable d’organiser contre eux une lutte sérieuse. Auguste mit à la disposition des édiles un corps de six cents esclaves pompiers, mais ce fut insuffisant. Aussi, en 6 apr. J.-C., créa-t-il sept cohortes de vigiles et plaça à leur tête un chevalier: le préfet des vigiles. Ces soldates, recrutés parmi les affranchis, luttaient contre les incendies et assumaient la police des rues la nuit.

La ville de Rome d’alors était divisée en quatre régions auxquelles s’ajoutait une cinquième au-delà du Tibre. Cette vieille division du territoire urbain ne correspondait plus du tout aux réalités. L’ensemble de l’agglomération fut donc réparti en quatorze régions dont chacune fut confiée à un magistrat tiré au sort parmi les préteurs, les tribuns de la Plèbe et les édiles. Il fut bâti une caserne de vigiles pour deux régions. Ces régions étaient subdivisées en “vici”. Un “vicus” étant constitué par un carrefour et par les rues qui y convergeaient. Le “vicus” avait à sa tête des “vicimagistri”, nommés par l’empereur parmi les petites gens du vicus. Ce furent très souvent des affranchis. Ils avaient des fonctions administratives et surtout religieuses. Ces quatorze régions furent créées en 7 av. J.-C.



http://fr.wikipedia.org/wiki/Octavien
http://www.liberte.ch/histoire/auguste/

 

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